Ce titre accrocheur de l’article des Echos cosigné par Emanuel Thibault, professeur d’économie à l’université de Perpignan, et Frédéric Cherbonnier, professeur à Sciences Po Toulouse, pourrait laisser à penser que les syndicats seraient responsables d’un manque de compétitivité ou d’une compétitivité perdue.
L’argumentaire repose principalement sur l’absence de décentralisation des négociations et à la faible représentativité des syndicats, en raison du faible taux de syndicalisation en France. Et les deux auteurs de s’en prendre au gouvernement, qui, je cite, ''ferait bien de s'attaquer à nouveau à cette question, afin de permettre le développement de la syndicalisation sur des bases saines et transparentes. L'enjeu est de taille. Si notre pays a besoin de progrès technique pour booster sa compétitivité, il lui faudra aussi mettre en place au préalable un meilleur dialogue social, capable de faire accepter les sacrifices nécessaires pour retrouver le chemin de la croissance, sans esprit partisan ou corporatiste''.
Avis de chroniqueurs, certes, mais confondre taux de syndicalisation et taux de représentativité, réduire le dialogue social à l’acceptation de sacrifices, réduire la question de la compétitivité de la France à une trop grande centralisation du dialogue social, voilà qui est bien caricatural de la part de chercheurs dont on attend en général un peu plus d’arguments et de rationalité scientifique.
Je ne les renvoie pas à leurs chères études mais tout simplement à une immersion a minima dans les entreprises et leurs espaces de dialogue social pour mieux comprendre les freins à la croissance mais aussi les freins à la syndicalisation dans ce pays. Au travail !
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