etrecadreaveclaCFDT.fr Blog de Jean-Paul Bouchet, Secrétaire général CFDT Cadres

Contre toute attente… démesurée

''On peut plus vivre, on ne lui fait plus confiance. On craque, on n'est pas assez payés. On a trop de charges", s'est plaint un éleveur laitier lors de la visite du chef de l'Etat ce mercredi. Le président de la République a été sifflé, hué et même insulté. A son arrivée, des "démission" ou "Le Pen" avaient fusé, tandis que des militants CGT protestaient contre la réforme des retraites.

"Je suis interpellé, c'est normal. C'est une profession qui a beaucoup de difficultés, l'agriculture, l'élevage... C'est bien normal qu'ils viennent directement me le dire. Je suis là pour ça, pour entendre et donner des réponses", a réagi François Hollande.

L’attente démesurée envers l’Etat dès qu’un problème surgit caractérise une singularité française. Qui engendre désillusions, perte de confiance, pessimisme permanent et inquiétude de l’avenir, comme l’a souligné Marcel Gauchet récemment.

''Je suis là pour donner des réponses'', la réponse du chef de l’Etat, même si on la comprend, ne va guère renverser cette tendance.

Expressément nuls

« Pourquoi les syndicats sont nuls ? » tel est le titre du livre de Roger Lenglet et Jean-Luc Touly auquel le magazine L’Express consacre de larges pages. Corruption, dérives, trahisons, un livre qui accuse, dénonce, pointe la faiblesse des effectifs, le dialogue stérile, les délégués pas à la hauteur, l’absence de culture du compromis…. Mais pour qui roulent donc les auteurs  pour distiller autant de mensonges, de contre-vérités. Quelle est donc la finalité de cette publication ?

Quand on s’intéresse un peu au parcours professionnel et personnel des auteurs, il y a lieu de s’interroger. Et de quel droit peuvent-ils donner aux syndicats des leçons sur le dialogue, le compromis, qu’ils ont si peu cultivé dans leurs propres pratiques ? Expressément nuls.

L’énergie des transitions

La Conférence environnementale se tient en pleine crise au sein du pouvoir avec les écologistes. Mais au-delà du difficile arbitrage entre lobbyng de toutes essences et membres du gouvernement et du Parlement, la question du pilotage politique des transitions est pourtant essentielle.

Transitions écologiques, économiques, sociales mais aussi culturelles, il faudra beaucoup de courage politique et dès la fin de la Conférence une mobilisation sans transitions de toutes les énergies.

FLOPée de manifestants

Le 10 septembre 2013 ne restera pas dans les annales des syndicalistes. Un mot pour résumer ce raté, ce loupé : ''flop'' pour les organisations qui appelaient à la grève sur la réforme des retraites en cette rentrée sociale qui s’annonçait chaude…. Un flop et ce malgré l’élargissement des motifs revendicatifs, salaires, pouvoir d’achat…. et un appel à l’élargissement des forces à mobiliser, jeunes professionnels, étudiants.

Certes, les organisations étaient divisées, certes une journée de grève, c’est un jour de salaire qui pèse sur le pouvoir d’achat, certes la priorité du moment, c’est l’emploi…. Certes, certes, certes… mais l’enseignement premier, c’est bien qu’il est fort risqué d’annoncer très tôt une journée de grève et de mobilisation contre une réforme dont on ne connaît pas encore le contenu. Et quand celle-ci ne fâche pas grand monde, pas étonnant qu’il n’y ait pas non plus grand monde dans la rue.

Fin de déconnexion ?

L’été se termine et avec lui la période de congés pour une grande majorité de salariés. Repos, farniente, moments de convivialité en famille, entre amis, les congés sont le temps privilégié de la déconnexion, de la mise à distance des problèmes professionnels… à condition de mettre aussi à distance les outils de travail à distance : messageries, réseaux sociaux persos ou professionnels  !

Plus qu’un droit à la déconnexion, il faut parler de devoir tant la tentation est grande. Un devoir pour soi d’abord mais aussi pour son entourage de proximité.

Un devoir qui ne disparaît pas avec la fin des congés. Vigilance oblige !

Systémique, le mot qui fait peur

Systémique, ce mot qui fait peur au gouvernement et à certaines organisations pour qualifier une incontournable mise à plat de notre système de retraites, sauf à tuer le système lui-même.

OK, changeons de terme mais lequel choisir ? Paramétrique ? La France a déjà donné et les ajustements successifs n’ont pas suffi à sauvegarder les équilibres des régimes, ni à réduire de manière significative les inégalités, principalement entre les femmes et les hommes. Quelle serait donc la bonne approche ? Celle préconisée par le rapport Moreau remis au Premier Ministre avant la Conférence sociale ? Rien n’est moins sûr. Le politique choisira t’il les morceaux qui vont bien ou plutôt ceux qui ne font pas trop mal, socialement acceptables par les organisations qui ne souhaitent pas de réformes et revendiquent le statut quo ?

Si tel est le cas, il n’y aura pas de quoi rassurer les générations de futurs retraités qui constateront réforme après réforme que les déséquilibres et inégalités sont toujours là et douteront de plus en plus dans notre système par répartition. De quoi alimenter de vraies peurs. Plus que le choix des mots, le choix des actes : entre timidité récurrente avec son ennemi public n°1, le temps et le courage politique de corriger en profondeur les déséquilibres et les inégalités. A suivre !

Les réalités économiques contredisent les modèles

Quand les réalités économiques contredisent les modèles et les prévisions, quand elles dépassent les experts les plus renommés et les font douter (à l’instar de Olivier Blanchard, star du FMI, voir article de Jean-Marc Vittori dans les Echos du 25 juin 2013), alors vient le temps de l’incertitude. Et si celle-ci était féconde ? Cela suppose toutefois de capitaliser les erreurs du passé et de tirer les enseignements pertinents des crises qui se sont succédées.

Quatre enseignements majeurs me semblent devoir être retenus :

1. Ne plus jamais vivre de certitudes tant la micro-économie rattrape souvent la macro-économie et les réalités la fiction des modèles mêmes les plus sophistiqués

2. Ne pas chercher à compenser sa culpabilité ou assumer son mea culpa des modèles que l’on a soi même conçu pat la fuite dans la rationalité instrumentale (nouveaux modèles et nouveaux outils pour demain et tout ira mieux)

3. Avoir le courage de ne plus enseigner en enseignement supérieur, y compris au fameux MIT, les méthodes, outils, modèles dont on sait aujourd’hui qu’ils ont largement contribué aux crises et dérives successives. STOP !

4. Avoir l’humilité et le courage de reconnaître que la confrontation organisée, le dialogue multi parties prenantes, pluridisciplinaire et la co-construction des réponses aux défis économiques, sociaux et environnementaux, sont LA VOIE de la réduction des incertitudes en s’appuyant sur des réalités objectives, sur les acteurs qui font et qui parfois souffrent au quotidien, plutôt que laisser le monopole des solutions aux experts de la modélisation macro-économique Encore un effort, Monsieur Olivier Blanchard, vous êtes sur la bonne VOIE.

Cybersurveillance, le sujet qui fâche

Décidément, l’Europe et les Etats-Unis ne partagent pas la même conception des libertés individuelles en matière d’usages des technologies, des droits et des devoirs des acteurs. Le dossier de la cybersurveillance matérialisé par le programme américain PRISM en est la parfaite illustration. Des années d’espionnage de millions d’internautes actifs sur Google, Facebook… devraient pourtant questionner les adeptes de l’éthique des affaires. Ce n’est pas de morale dont il s’agit mais bien de règles déontologiques et professionnelles qui devraient guider l’action de certaines entreprises. Le pouvoir politique doit se ressaisir sur ces questions aussi sensibles.

Qu'est que l'human heritage ?

Il serait tentant de traduire « human heritage » par héritage humain, mais c’est bien de patrimoine humain dont il s’agit. Et lorsqu’il s’agit de constituer ce patrimoine, de l’enrichir, de le partager, de le transmettre, pas surprenant que ce sujet passionne les directeurs de ressources humaines. Ce thème retenu par le cercle européen des DRH pour une conférence annuelle à Lisbonne a suscité de très riches débats entre DRHs (rêvant peut-être parfois de devenir « Gestionnaire de patrimoine humain ») et syndicalistes dont j’étais.

Le mot français « héritage » a curieusement pour traduction anglaise « legacy » au sens de ce que l’on lègue aux générations futures par exemple. La question est plus que jamais d’actualités qu’il s’agisse d’écologie et d’avenir de la planète ou encore de « patrimoine social » comme notre système de retraites par répartition par exemple, là où nous, syndicalistes, disposons de quelques leviers d’action.

Arras 2013

Les 300 participants du 14ème Congrès de la CFDT Cadres à Arras les 5, 6 et 7 juin 2013 ont tracé la feuille de route pour les 4 années à venir. Les priorités sont bien identifiées, elles alimenteront le plan de travail à venir : développement et syndicalisation en particulier en direction des jeunes issus de l’enseignement supérieur, enrichissement de l’offre de services professionnels aux adhérents, articulation entre dialogue professionnel et dialogue social en impliquant les cadres de proximité, meilleure prise en compte des identités professionnelles des ingénieurs et cadres et identification des nouveaux marqueurs de ces identités.

De nouveaux défis pour une équipe renouvelée à 50%, rajeunie, et fière de son appartenance à la CFDT.

J - 15

Le compte à rebours a commencé depuis longtemps. L'échéance se rapproche à grands pas. La CFDT Cadres tiendra son 14ème congrès  depuis sa création en 1967. Un moment privilégié pour regarder dans le rétro et dresser le bilan de nos activités (avons-nous ''changé la  donne ?'', en référence au précédent congrès) et sur la vitre avant pour conduire nos prochains travaux,  fort de notre première place d'organisation représentative chez les cadres.

Et bien sur un moment festif avec nos militants d'hier et  aujourd'hui, et ceux invités a construire l'avenir de notre  organisation. Que du bonheur ! Je vous donne rendez-vous le 5 juin 2013.

''Changer de cap''...

''Changer de cap'', c’est l’appel de Thierry Lepaon adressé au Président de la République dans une lettre ouverte et solennelle. Extraits : ''pour les salariés, rien n’a changé dans leur vie au travail…le décalage est immense entre les attentes des salariés et les réponses politiques apportées…la prochaine conférence sociale doit porter sur l’augmentation des salaires et du pouvoir d’achat, l’emploi, la politique industrielle, les services publics, une protection sociale de haut niveau, les droits à la retraite…le Président est au pied du mur, ou c’est un changement de cap ou il renonce à la feuille de route, celle du changement''.

Le leader de la CGT s’en remet à un Etat-Providence, un Etat qui sait ce qui est bon pour les salariés. Mais, malheureusement, un Etat affaibli tant les marges de manœuvre sont étroites, tant son pouvoir réel d’action est limité sur le terrain de l’emploi, de la vie au travail. Une telle posture ne peut que renforcer la désillusion des Français et faire le jeu des extrêmes, comme il le condamne par ailleurs.

Elle marque aussi un aveu d’impuissance, en s’en remettant en permanence et totalement au politique, au détriment de l’engagement des partenaires sociaux : que font les employeurs, que font certaines organisations syndicales pour préserver l’emploi ? Monsieur Lepaon, ce n’est pas le gouvernement avec la loi sur l’emploi qui divise les travailleurs et les organisations syndicales comme vous le prétendez, mais bien votre conception singulière d’un syndicalisme de la défense des intérêts des salariés et de la  transformation sociale. Nous ne sommes pas un parti politique d’opposition mais une force de proposition et d’émancipation des salariés.

Au moment où vous adressiez cette lettre, un quotidien national reprenait une expression de Laurent Berger : ''je fais confiance aux équipes syndicales pour savoir ce qui est bon pour les salariés''. Une formule qui résume ce qui nous sépare. Vous rêvez d’un syndicalisme rassemblé, Monsieur Lepaon. Alors, il faudra changer de cap.

Un Observatoire très actif

23 avril 2013 : matinée RDS consacrée aux cadres, en France, en Europe, à l’invitation de l’Observatoire des cadres (OdC) : 3 heures de présentations, interventions, débats sur le rôle des cadres, à l’occasion de la sortie du livre ''A quoi servent
les cadres ?'', en présence des auteurs du livre, de Carlo Parietti, président d’EUROCADRES, l’organisation européenne des cadres forte de plus de 5 millions de membres.

25 avril 2013 : soirée de l’OdC dans les locaux d’AG2R La Mondiale, sur la gouvernance, le gouvernement d’entreprise, la place des représentants des salariés dans les conseils d’administration ou de surveillance, en présence de Pierre-Yves Gomez, enseignant chercheur à l’EM Lyon, auteur de plusieurs ouvrages sur ce thème et de Jean-Jacques Cette, élu CFDT au Conseil de surveillance d’ALLIANZ depuis plusieurs années. Une expérience fort riche d’enseignements pour les nombreux participants.

Au final, une semaine riche d’observation sur le rôle et la place des cadres. Deux évènements qui ont rassemblé au total plus de 200 personnes. Bravo à l’OdC.

Quel avenir pour la CFE-CGC ?

29 mars 2013 : la fumée est sortie de la cheminée de la représentativité des organisations syndicales françaises. Dans le collège cadres et encadrement, la CFDT prend la première place loin devant la CGT et la CFE-CGC. Des résultats qui sanctionnent via les élections professionnelles la proximité avec les salariés et les cadres en particulier. Un revers pour le syndicat des cadres, comme ils disent !

17 avril 2013 : le Conseil d’Etat a rendu son arrêt après la contestation par l’Ugict-CGT et la CFE-CGC de la validité de l’accord sur les retraites complémentaires de mars 2011. Les 2 organisations sont déboutées. Un nouvel échec après la perte de la présidence de l’Agirc, pour la « centrale des cadres » comme disent certains médias.

Cette semaine, Carole Couvert est élue présidente de la CFE-CGC. Objectif affiché « redevenir leader dans l’encadrement », « défendre les cadres et les classes moyennes qui cotisent un max mais bénéficient d’une redistribution peau de chagrin », « sortir des sentiers battus en lançant par exemple un fond d’investissement éthique »… Tout cela suffira-t-il à consolider un avenir ?

Un Président rassurant ?

« Rassurer », le verbe est dans tous les commentaires de la presse à quelques heures de l’allocution du Président de la République, François Hollande. Rassurer les français mais pour quoi ? Pour dissiper les peurs, les inquiétudes, surtout en matière d’emploi, de pouvoir d’achat ? Mais que peut faire concrètement le Président, de quelle prise réelle dispose t’il sur l’emploi, sur la compétitivité, et même sur le pouvoir d’achat avec une croissance zéro ? Gare aux promesses non tenables après celles déjà non tenues !

L’heure est au discours de vérité. Peut-être pas de quoi rassurer. Mais l’urgence n’est pas de rassurer mais de responsabiliser, de redonner un élan, de réformer sans timidité. Pour être rassurant, il faut d’abord être courageux et responsable.

Responsabilité ne vaut pas exemplarité

Le gouvernement s’est félicité des bases de l’accord auquel sont parvenus les partenaires sociaux le 13 mars 2013 sur les régimes de retraite complémentaire AGIRC-ARRCO dont ils assurent de façon autonome la gestion. Le Premier ministre a salué leur esprit de responsabilité permettant d’engager le retour à l’équilibre de régimes. Un retour à l’équilibre s’appuyant en particulier sur une mesure de désindexation des pensions par rapport à l’inflation, mesure pour laquelle le gouvernement n’entend pas s’engager à ce jour sur le régime de base dont il a la responsabilité. Les voix divergent même au sein de l’exécutif.

Responsabilité ne vaut pas exemplarité. Rationalité politique n’est pas rationalité gestionnaire. Les partenaires sociaux pourront-ils demain saluer la responsabilité du gouvernement ?

Le top-down, vision surplombante d’une autre époque

« Pour améliorer le dialogue social, il faut mobiliser le management intermédiaire qui doit s’impliquer d’avantage dans les affaires sociales. Il doit pour cela comprendre, puis expliquer la stratégie de l’entreprise », je ne peux m’empêcher de réagir à ces propos de Jacques Gounon, PDG de Groupe Eurotunnel SA et président de l’Observatoire de prospective sociale de l’Institut de l’entreprise, dans une interview aux Echos, commentant le rapport qui vient d’être publié par cet Institut.

Non, le dialogue social ne peut être à sens unique descendant. Cette vision « top-down » et surplombante du dialogue est d’une autre époque. Non, le dialogue social ne saurait se limiter à de l’information sur la stratégie de l’entreprise, même si celle-ci est nécessaire. A quand une information obligatoire du PDG sur les réalités professionnelles et sociales des salariés de la part de ses cadres dirigeants et managers ? 

Oui, les managers de proximité doivent être impliqués pour prévenir les risques psycho-sociaux, améliorer la qualité de vie au travail, améliorer le dialogue social, mais avec quels appuis et quels moyens. Les rapports qui se succèdent mettent du « manager de proximité » à toutes les sauces, sans jamais répondre à cette question essentielle.  Oui, il faut retrouver la confiance entre partenaires car dites-vous « salariés, managers et syndicats sont dans le même bateau », mais êtes-vous bien disposé à donner le même nombre de rames à chacun des partenaires ?

La Voie de l’émancipation

Stéphane Hessel nous a quitté  le 27 février 2013. Le dialogue inédit publié par le journal Le Monde entre Edgar Morin et Stéphane Hessel intitulé « réinventer la politique » apporte un éclairage bien utile en cette période de crise d’avenir.

« L’indignation peut aussi être une passion triste » disait Spinoza. « Ce doit être un sursaut face à la résignation politique et la fatalité sociale » nous dit Stéphane Hessel.
Et Edgar Morin de poursuivre « Ce qui me motive, c’est mon désir de participer à la lutte de l’humanité pour son émancipation ».

Des mots qui nous parlent à la CFDT.

Non, il fallait pas... il fallait pas qu’elle y aille !

''Je ne veux plus de désindexation des pensions des retraités''... ''Je ne veux pas d’augmentation de cotisations''... ''Je ne veux pas m’engager tant que le gouvernement n’aura pas dévoilé ses intentions''...

Mais que voulez-vous au juste, Madame Parisot ?

Si vous ne vouliez pas d’une négociation anticipée sur les retraites complémentaires, il fallait le dire plus tôt. Si vous ne vouliez pas de l’équité des efforts à produire pour sauvegarder les équilibres des régimes, il fallait le dire dès le début. Si vous vous en remettez en permanence au gouvernement, pourquoi vanter l’autonomie et la responsabilité des partenaires sociaux ?

Incohérent, irrationnel, irresponsable.

Deux voix de compétitivité

Louis est l'auteur du rapport Gallois remis au Premier ministre sur la compétitivité de la France. Jean-Paul est Secretaire général de la CFDT Cadres et membre du Bureau national de la CFDT qui a signé l'accord du 11 janvier 2013 sur l'emploi et la compétitivité.

Par les prix, les coûts, hors coûts, par l'innovation, la R&D, les coopérations entre salariés, la performance des organisations, du management, le dialogue social, les diverses facettes de la compétitivité ont été explorées sans tabou durant ces 2 heures d'échanges très appréciées par les 250 participants réunis par l'Observatoire des cadres ce 15 février.

"Clair, précis, engageant, redymaisant" nous ont-ils exprimé. Merci à Louis, à Bernard pour ce moment d'optimisme et de confiance qui font si cruellement défaut dans la periode. Que du bonheur !

Osons le developpement

Marketing, commercialisation, réseau de distribution, offre de services, bureau des ventes...

Un vocabulaire peu usuel dans le syndicalisme.

C'est pourtant ce que nous avons entendu en Suède lors de notre visite de Unionen, le plus gros syndicat de professionnels et managers fort de 500 000 adhérents et qui progresse de 2 000 membres chaque mois ! De quoi faire rêver les 3 representants français que nous étions.

Quand le developpement devient la priorité d'un syndicalisme d'adherents à grande échelle. Sans timidité et sans tabou.

photo : lieu d'accueil d'Unionen à Göteborg

Cour des comptes ou Cour des miracles

La Cour des comptes veut réduire l’indemnisation chômage des cadres.

Le discours stigmatisant est de retour.

Un cadre qui perçoit est aussi un cadre qui cotise. Les cadres en France assurent 30% des cotisations et reçoivent 18% des allocations (source CAS). Ils participent donc à la solidarité inter-catégorielle, ce qui n’a rien de choquant, même dans un système contributif. Tout est question de dosage pour éviter la sortie du système.

C’est bien la réduction du délai du retour à l’emploi qui permettra de réduire les coûts d’indemnisation du chômage. Cela suppose des offres et donc de la croissance, des dispositifs efficaces de mise en relation et d’accompagnement des demandeurs d’emplois. Je ne crois pas aux miracles, c’est bien là qu’il faut agir. Il convient donc de ne pas se tromper, ni de causes, ni de cibles.
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30 années de productions économiques et sociales

L'Institut de recherches économiques et sociales (Ires) a 30 ans. Un institut fondé en 1982  par et pour les organisations syndicales françaises, dans le prolongement de l’arrivée de la gauche au pouvoir. 2013, évènement anniversaire en présence du Premier ministre Jean-Marc Ayrault quelques mois après la Conférence sociale de juillet 2012, dans le prolongement de l’élection présidentielle.

30 ans de productions de connaissances économiques et sociales par les syndicalistes et les chercheurs. L’articulation entre l’économique et le social figurait déjà dans les textes fondateurs. Il faut y ajouter aujourd’hui l’environnemental. Le lieu de cet évènement anniversaire, le Conseil économique et social et environnemental, affiche clairement la volonté d’une articulation devenue impérative, comme je le rappelle dans mon discours d’ouverture.

Le président que je suis souhaite longue et belle vie à notre Institut.

A l'écoute des chercheurs du CEA

Instructif et passionnant ! 1h30 de présentation du show-room du site du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) à Grenoble par le Directeur du centre lui-même, Didier Bordet. Je découvre avec beaucoup de curiosité et d’intérêt la diversité des champs d’application des travaux de recherche fondamentale sur le site, principalement dans le domaine des nanotechnologies : santé, énergies renouvelables, batteries automobiles, téléphonie… Un levier majeur de la compétitivité française repose sur la qualité des interfaces, des passerelles entre recherche fondamentale, recherche appliquée et déclinaison dans les offres des industriels. J’en étais déjà convaincu. Je l’ai touché du doigt.

Instructif et passionnant ! Deux qualificatifs qui valent autant pour la séquence suivante d’1h30 environ, avec les quelques 50 chercheurs du site qui avaient répondu présents à l’invitation de la CFDT pour parler santé au travail, prévention des risques psycho-sociaux. La qualité de vie au travail conditionne aussi la qualité du travail des chercheurs et celle des passerelles entre tous les acteurs de la chaîne de production de connaissances et de produits et services. Un 360 degrés très instructif et très riche d’enseignements. Vivement la prochaine visite sur site.

2013, une année importante

Je vous présente mes meilleurs vœux au nom de la CFDT Cadres.

Cette année sera pour nous riche en débats et en propositions étayés. L’heure est à la recherche de la performance économique et à l’appui aux salariés dans un monde du travail toujours plus dur. Fidèles à nos convictions, nous nous attacherons à promouvoir la compétitivité hors-coût, durable et innovante. A valoriser les fonctions de ces millions de cadres qui animent les projets et les collectifs de travail.

Donner des moyens aux managers, réformer la gouvernance des entreprises, réguler la charge et les temps d’activité, reconnaître le rôle déterminant de la recherche… Nos revendications seront celles d’un syndicalisme qui se veut au plus près des réalites professionnelles qui se posent à chacun de vous.

Nous venons ce mois-ci de relancer la question du droit à la déconnexion et du besoin de reconstruire des espaces de parole sur le travail. En février, je vous donne rendez-vous pour un grand débat avec Louis Gallois autour du pacte de compétitivité dans les entreprises. Puis nous poursuivrons nos interventions dans le débat public avec la parution d’un ouvrage qui fera date et avec notre 14ème congrès en cette année importante pour le syndicalisme.

A très bientôt, donc.

Pour une année riche en transformation sociale

La réforme des retraites de 2010 n’a suffi ni à solutionner les déficits des régimes de base et complémentaires, ni à réduire en profondeur les inégalités. La CFDT en était déjà convaincue à l'époque en dénonçant la réforme Sarkozy...

Deux ans plus tard. J'entends certains députés à l’Assemblée nous dire que l’ampleur des déficits prouve bien que la réforme de 2010 n’a pas suffi. Même pas honte ! Certes, mais ce sont les mêmes qui, en 2010, dénonçaient "le trop" de certaines mesures de retour à l’équilibre des régimes. Voilà qui ne manque pas de sel. Je suis impatient d’observer si, en 2013, ces mêmes députés auront le courage et l’audace d’une remise à plat du système, que nous appelons de nos vœux depuis bien longtemps à la CFDT.

Dans quelques jours, 2013. Qu'elle soit donc une année riche de transformation sociale !

Nos ELLES

L’émancipation, ELLE est inscrite dans nos gênes depuis l’origine. La proximité avec les travailleurs, ELLE est notre raison de faire. La transformation sociale, ELLE est un long chemin et non une finalité. La lucidité, ELLE éclaire nos choix, nos actes. La justice sociale, ELLE nous est chevillée au corps.

JOYEUX NOEL à toutes et à tous !

La richesse du contact avec les adhérents

Deux heures d’échanges et de débats très riches avec les cadres du syndicat francilien des assurances sociales, le Sfass. Stress des cadres, risques psycho-sociaux, télétravail, entretien d’évaluation, attribution de part variable de rémunération et questionnement de la performance … Beaucoup de sujets passés en revue.

« Enfin un espace pour parler de mon travail, de mes difficultés, de mes réalités professionnelles » nous ont dit plusieurs participants. Et un défi central pour le syndicalisme : comment accueillir cette parole, la porter, la faire vivre dans nos revendications mais aussi dans notre offre de services aux adhérents, dans le respect de leur diversité. Quel formidable défi !

Un grand merci aux participants pour cette interpellation permanente.

Une journée bien remplie

C'était hier.

8h : premier rendez-vous de la journée sous la forme d’un petit-déjeuner rue de la Lafayette entre Président et Vice-président de l’Agirc avec le Directeur général du GIE Agirc-Arrco, pour préparer le prochain Conseil d’administration. 10h : rencontre d’équipe au bureau, avenue Simon-Bolivar, pour un suivi des projets en cours. 11h : rendez-vous téléphonique entre le Président de l’Ires (Institut de Recherches Economiques et Sociales) que je suis, et le Directeur général pour préparer notre rencontre du lendemain avec Yannick Moreau, chargé de mission par le Premier ministre et de la rédaction d’un rapport sur la création d’un ‘’commissariat à la prospective’’. 12h30: déjeuner à Chatelet avec Michel Noblecourt, éditorialiste au Monde, sur différents sujets d’actualités cadres. 15h : rencontre avec un éditeur autour d’un projet d’ouvrage sur les réalités professionnelles des cadres en France. 17h : réunion, à Matignon, de la Commission nationale de lutte contre le travail inégal, en présence du Premier ministre et de pas moins de cinq autres membres du gouvernement. 19h : participation au Conseil d’administration de l’Observatoire des cadres 21h : la journée est presque finie. Il est temps de préparer les dossiers du lendemain.

Une journée bien remplie d’un syndicaliste CFDT. Comme celle de très nombreux salariés cadres, finalement.

Restaurer la foi ou réhabiliter la fonction ?

« Il est urgent de restaurer la foi ». Ces propos ne sont pas ceux d’un évangéliste mais d’un DRH, commentant les résultats d’une enquête BVA – Axys Consultants, précisant que 67% des salariés ne veulent pas devenir managers. « Un métier à part entière, non valorisé », poursuit ce commentateur qui n’hésite pas à parler de « prolétariat managérial ».

Voilà qui n'est pas vraiment de nature à renforcer l’attrait pour la fonction. Après les juges soucieux de justifier toute différence de traitement... Si les DRH s’y mettent, les candidats ne vont pas se bousculer au portillon !

Il y a donc urgence à réhabiliter le rôle du manager : sa fonction d’animateur de coopérations, son rôle d’appui professionnel, de développeur des compétences en proximité des membres de son équipe. Il y a urgence à réhabiliter un management responsable des conséquences des choix et des actes de l’entreprise auprès de toutes ses parties prenantes. Cela suppose pour chaque manager un droit de parole, de retrait ou de refus en certaines circonstances et un réel droit d’alerte professionnelle. Nos 10 conditions d’exercice de la responsabilité des managers n’ont jamais été autant d’actualité.

Rapport Gallois : commandé. Critiqué. Bon à jeter. Et finalement écouté !

Rarement un rapport n’aura suscité autant de controverses et de changements de statuts. Le rapport Gallois a finalement été accepté dans la plupart de ses recommandations par le gouvernement. La CFDT se félicite de plusieurs des recommandations de ce rapport. L’une d’elles porte sur une revendication portée de longue date par la CFDT Cadres, la présence des salariés dans les conseils d’administration ou de surveillance des grandes entreprises. Un levier clé d’une confrontation organisée des logiques non synonyme de cogestion.

Proposition reprise par le Premier ministre sur la présence de 2 représentants de salariés qui renvoie aux partenaires sociaux le soin de négocier les modalités de cette représentation.

Il serait judicieux que le gouvernement reprenne une autre idée originale de ce rapport : l’un des 2 représentants pourrait être un représentant de la filière d’activités (d’une branche professionnelle ou d’une fédération syndicale professionnelle par exemple) à côté de celui de l’entreprise. Cette dualité permettrait de mieux prendre en compte la responsabilité économique et sociale de la grosse entreprise souvent en situation de donneur d’ordre avec les sous-traitants de sa filière d’activités. Un moyen aussi de responsabiliser tous les acteurs sur l’émergence impérative d’entreprises de taille intermédiaire, un facteur important de compétitivité.

Photo CFDT Gandrange

La compétitivité vue par les salariés

Mardi, visite d’une entreprise fabricant des connecteurs pour l’industrie aéronautique et principalement pour Boeing. 350 salariés sur le site, rencontre avec les opératrices, les responsables d’ateliers, les responsables méthodes. Un même sentiment partagé de fierté de contribuer à la fabrication d’un produit de haute technologie, sur un territoire français. Le modèle même de ce qui manque cruellement en France : l’entreprise de taille intermédiaire totalement orientée à l’export, Un chiffre clé, la part d’investissement en R&D : 8% du chiffre d’affaires. Une raison clé du succès avec l’investissement professionnel de  tous les salariés.

Jeudi de la même semaine, rencontre des 15 salariés d’une TPE high-tech de la région nantaise. Plus aucun client en France, mais en Allemagne, Israël et surtout aux Etats-Unis. Dialogue avec les ingénieurs en modélisation de systèmes complexes. Même fierté des salariés des produits et services commercialisés. Et indignation de leur directeur général de l’absence totale de soutien financier bancaire et d’appui de la puissance publique pour déployer le développement de l’entreprise pour devenir une entreprise de taille intermédiaire.

Deux visites et un diagnostic évident sur ce qui fait la valeur ajoutée différenciatrice d’une entreprise : innovation, investissement fort en R&D, reconnaissance de l’investissement des salariés, capacité d’exportation… Tout ce qui fait trop souvent défaut dans ce pays.

Les oiseaux se cachent pour mépriser

Ils sont syndiqués au Medef
Ils manifestent via Twitter et Facebook
Ils menacent de quitter la France
Ils posent des bombes médiatiques
Ils préfèrent créer de la richesse, surtout pour eux... Mais qui sont-ils et que proposent-ils ?

Patrons pigeons et salariés dindons

« Les patrons ne sont pas des pigeons », tel est le slogan d’un mouvement de défense des entrepreneurs français, indignés des mesures fiscales du gouvernement principalement en matière de cessions d’actifs. MEDEF, AFEP, SYNTECH, AFIC, EDC, ETHIC… y sont allés de la signature de leur président(e). Seule la CGPME n’a pas apporté la sienne !

La dépêche AFP accompagnant le communiqué commun précise « Tous les signataires refusent absolument toute politisation de cette prise de position. Nos entreprises ne sont ni de droite, ni de gauche. Aucune hégémonie patronale n’a présidé cette initiative exceptionnelle ».

Qui osera y croire vraiment ?

Le chiffre clé argumentant la fronde : « 60,5% du gain donné à l’Etat au moment de la revente de sa boîte » est sujet à controverse. Il ne reflète qu’une réalité et surtout ne concerne qu’un nombre très limité de chefs d’entreprise plus désireux de « bien se servir » que de « créer des emplois », l’autre argument phare avancé par les pigeons indignés. Et les salariés, souvent dindons de la farce, ne sont évidemment pas cités. Drôle de pigeons. Votre indignation ne fait qu’alimenter la nôtre.

Guerre et Paix

Quand il s’agit de succession, c’est souvent le mot guerre qui précède. La formule « Paix de succession » n’a pas envahi le langage courant, cela se saurait.

Une transition en douceur, longuement préparée et réussie ferait presque figure d’exception aujourd’hui. C’est pourtant une réalité dans le passage de témoin à la tête de la CFDT entre François Chérèque et Laurent Berger. Il n’en va pas toujours ainsi et les exemples ne manquent pas pour illustrer le contraire...

Une transition dans la douceur, signe de maturité d’une organisation et d’une grande cohérence interne. Mais aussi sans nul doute d’une grande complicité entre les deux premiers concernés.

Bravo et merci François, merci Laurent.

photo: 48ème congrès confédéral, une CFDT unie

Urgence économique et sociale

Conjuguer, réconcilier, les deux verbes sont couramment utilisés devant les deux mots « économique » et « social », comme si le « et » n’allait pas de soi. Entre ceux qui affirment que le social joue contre l’économie, et ceux qui affirment que l’économie joue contre le social, le dialogue n’est pas simple. Un dialogue lui-même souvent suivi de son qualificatif « social ». Mais quand il s’agit d’intelligence, c’est le qualificatif « économique » qui prime. Il est rare d’entendre « intelligence sociale ».

Et pourtant ! La France et l’Europe ont plus que jamais besoin de ces deux piliers d’une croissance soutenable, l’économique et le social, ce dernier incluant bien sûr la dimension « environnementale » dont la conférence s’ouvre aujourd’hui à Paris au Conseil économique et social et environnemental (Cese). Innovation sociale au service de l’économie, intelligence et innovation économique au service du social. Conjuguer, réconcilier, penser de pair, le temps presse en cette période de très faible croissance et de chômage de masse. Une urgence E&S.

Classes moyennes, l'atout croissance

Quoi de commun entre deux articles d’une même page des Echos du jeudi 6 septembre: Barack Obama se pose en défenseur des classes moyennes et Compétitivité, nouveau recul de la France au classement ? A priori, rien.

A y regarder de plus près, comment ne pas s’interroger sur la relation entre ces classes moyennes, enfermées dans une catégorie, tant convoitée des politiques au moment du scrutin électoral, et le levier essentiel d’une économie compétitive que constitue la population des ingénieurs, des cadres, des chercheurs… L’intérêt du politique ne serait-il pas celui d’une nation et de sa compétitivité, au-delà des campagnes ? Au moment où la France recule de 3 places en un an et sort du top 20 des pays les plus compétitifs, il y a là matière à réflexion pour le pouvoir politique, quelle que soit sa couleur ! Surtout lorsque l’on observe que dans le top 8 figurent 6 pays de l’Union européenne dont 5 de la zone euro.

Comme quoi, la compétitivité n’est pas qu’affaire de mondialisation et de coût du travail, mais bien d’impulsion politique et de responsabilité des acteurs économiques. Des acteurs à mieux considérer... après la campagne.

Rentrée par ci, rentrée par là, à quand la sortie ?

Rentrée parlementaire, rentrée sociale, rentrée scolaire, l’heure est à la rentrée en cette fin du mois d’août.

Curieusement, son contraire est peu utilisé pour qualifier les mêmes objets à la fin juin ou au début juillet. Vaudrait-il mieux rentrer que sortir ? S’il est bien une sortie à laquelle pourtant beaucoup aspirent, c’est la sortie de crise ! Une crise qui dure, s’étend, s’installe, grève la croissance, ampute le pouvoir d’achat, jette à la porte de l’entreprise. Si les recettes pour en sortir étaient simples, cela se saurait. Eh pourtant, vivement la sortie !

Quand l’amour s’en mail

Près de la moitié des travailleurs nord américains déclarent travailler 30 heures par mois à leur domicile, en dehors de leurs heures classiques comptabilisées au bureau et ajoutent qu’il sne peuvent pas faire autrement. Un phénomène tellement banalisé qu’il ne dérangerait même plus le conjoint et ne serait plus source de la moindre tension dans le couple. 50% disent même regarder leurs emails professionnels dans le lit, selon cette enquête du cabinet Good Technology (vous avez bien lu : good !).

« Chérie, je suis là dans le lit, à côté de toi, que dirais-tu d’une real connexion ! »
Quand l’amour s’en mêle ou ah quand l’amour sans mail ! A vous de choisir. Bonnes vacances.

Double vente, double peine

3 000 euros versés, 634 récupérés en cas de vente quelques mois plus tard. Pour ces milliers de salariés actionnaires à qui la direction de ce grand groupe avait vendu les mérites d’une meilleure appartenance à l’entreprise par l’achat d’actions, la potion est plutôt amère. Et si en plus demain, ils devaient perdre leur emploi, ce serait la double peine.

Il est urgent pour le syndicat CFE-CGC de ce groupe qui avait fait campagne pour l’actionnariat salarié de revoir sa copie. Vous avez dit appartenance ?

On répartit ou on capitalise : un débat de fond, de retraite

A l’heure de la sortie du livre blanc européen sur les retraites, le choix du modèle économique de système de retraite relance un débat de fond. Entre fond de pension par capitalisation individuelle et répartition collective entre les retraités d’aujourd’hui des ressources financées par la cotisation des actifs et des entreprises d’aujourd’hui, c’est bien un choix politique qui est en jeu et le choix de la solidarité intergénérationnelle.

C’est aussi un modèle de gouvernance qui est questionné puisque les deux systèmes peuvent donner lieu à une gestion paritaire par les représentants des salariés et des entreprises. Nous savions déjà que le modèle par répartition avait mieux résisté aux crises successives. Nous savons désormais par une récente étude d’un grand cabinet de conseil que les fonds nord américains gérés paritairement ont mieux résisté à la crise que les autres. 

C’est bon l’équilibre !

Traitement social de l’emploi ou gestion économique du travail ?

L’emploi est en berne, avec son cortège de conséquences sociales.

Si le traitement social du chômage est une nécessité, la recherche de leviers de croissance économique, de compétitivité française mais aussi européenne tant le sort de la France est indissociable de ceux de ses partenaires européens est un impératif.

Si l’investissement en recherche et développement est une nécessité, l’investissement dans le capital humain, celui des travailleurs pour plus de compétences et d’autonomie professionnelle est aussi un impératif. Et peut-être même plus qu’un impératif, une urgence de faire. Traitement social de l’emploi ou gestion économique du travail et des travailleurs ?

Biométrie et contrôle du temps de travail, attention danger !

La Cnil a procédé à une dizaine d’auditions de partenaires sociaux pour connaître leur avis sur un usage éventuel de la biométrie pour remplacer le badge d’accès à l’entreprise ou administration et de contrôle du temps de travail. Cet usage de la biométrie par reconnaissance du contour de la main existe déjà dans certaines écoles. Cette fois, il s’agirait d’empreinte digitale ou de reconnaissance par l’iris.

Certes, le procédé n’est pas totalement fiable mais quand bien même il le serait, la question centrale reste celle de l’usage pour d’autres finalités que le seul contrôle du temps.

Transparence, loyauté et proportionnalité, 3 principes de droit français et de jurisprudence une fois de plus questionnés. Si les technologies ne sont pas mauvaises en soi, tout n’est pas pour autant permis.

CESI d’émotion

Mercredi 20 Juin 2012, fin de matinée. L’assemblée générale annuelle du CESI (Enseignement Supérieur et Formation Continue) se termine après avoir renouvelé son Conseil d’administration. Ce n’est pas sans émotion que le nouveau président que je suis, élu à l’unanimité des membres du bureau, adresse ses remerciements aux administrateurs présents.

Une étape dans l’histoire d’un organisme paritaire de 54 ans. La fierté de  prolonger l’engagement de tous mes prédécesseurs dans cette fonction. Une responsabilité à assumer dans un contexte économique difficile justifiant de revisiter un modèle économique désormais dépourvu d’aide d’Etat, un modèle de gouvernance d’un paritarisme tout juste modernisé et un projet associatif à finalité sociétale pour contribuer à renforcer l’autonomie professionnelle des travailleurs et rester « l’école de la deuxième chance ». Quel beau défi !

Paroles d’un nouveau président. Normal. Mais fier du CESI.

Techno, boulot, mollo

Quand les technologies envahissent le quotidien des travailleurs, la question des usages et de leur maîtrise devient un enjeu important. Enjeu de liberté individuelle, de santé, d’équilibres de vies.
Biométrie, cybersurveillance, RFID, réseau social interne, où décide t’on des règles d’usage et qui décide, qui fixe les règles du jeu ?

Comment éviter les abus, les dérives de la part des employeurs mais aussi des salariés ? Comment prévenir les risques pour chacun ? Et comment inscrire dans le dialogue social et la négociation collective cette question des usages ?

Toutes ces questions valaient bien que la CFDT Cadres y consacre les deux jours de son Comité national 2012. Avec de nombreuses propositions à la clé et à paraître sous peu.

Petit concert entre amis

Un concert à deux voix autour d’un petit déjeuner ce mardi 5 juin. Celle d’un chercheur, intervenant dans les entreprises et administrations, Francis Ginsbourger, auteur de nombreux ouvrages et celle d’un syndicaliste, Jean-Paul Bouchet, Secrétaire général de la CFDT cadres, pour croiser les regards sur le travail, pour parler de ce qui permet d’ « exister au travail » ou de « ce qui tue le travail ».

Deux heures d’exposé, d’échanges, de questionnement avec les 30 participants réunis à l’invitation de l’association des Amis du Cesi (Enseignement Supérieur et Formation Continue), dans un prestigieux lieu de rencontres et de débats qu'est depuis toujours le Café Procope à Paris !

Deux voix qui se mêlent, s’entrecroisent, se complètent, s’interpellent dans un jeu d’acteurs qui semble si bien rôdé. Un pur moment de bonheur partagé avec les participants, entre amis. A quand le prochain ?

Connaissez-vous InfoPrudhommes ?

12 ans de travail avec des moyens plus que réduits, mais beaucoup de passion. Des centaines de pages de site web alimentées par la même personne après ses heures de boulot pendant toutes ces années. 5 à 6 000 consultations par jour, soit 1,4 million par an... Les chiffres parlent d’eux-mêmes pour saluer la performance de l’œuvre de Marie-Jeanne, militante CFDT en Isère et conseillère prud’homale.

Le site prudhommesisere.free.fr, devenu www.infoprudhommes.fr avec le soutien des régions CFDT Rhône-Alpes, Île-de-France, de la CFDT Cadres et l’investissement sans compter de Marie-Jeanne et de Laurent, chargé de communication de la CFDT Cadres, est une réussite incontestable. Qu'ils soient ici vivement remerciés pour ce travail formidable ! Merci également à ceux qui les ont soutenus. Longue vite à ce remarquable site web au service des salariés.

Ne pas battre en retraite ?

Une mesure phare du nouveau gouvernement porte sur le retour au départ à la retraite à 60 ans pour certains salariés réunissant certaines conditions qui restent à préciser et affiner. Nul doute que les conditions d’accès ne pourront faire abstraction du financement. Si celui-ci est déjà prévu pour la partie Assurance vieillesse par une augmentation de cotisation de 0,1% pour salariés et employeurs, il ne l’est pas à ce jour pour les régimes complémentaires.

L’impact financier pour ces derniers ne manquera pas d’alimenter les discussions à venir avec l’Etat mais surtout entre partenaires sociaux, ce compte tenu de l’état des réserves des régimes. Le risque n’est pas nul de générer de nombreuses frustrations parmi les prétendants. Un premier test sensible pour la nouvelle équipe pour ne pas battre en retraite.

Aux efforts, citoyens

Après le temps des urnes, voici venu celui de l’action. La situation économique de la France et de l’Europe ne laissera aucun état de grâce pour les travailleurs. Le nouveau président sait ses marges de manœuvre très contraintes, le chemin difficile. Le souffle de la Bastille ne sera pas de trop pour enclencher une dynamique positive, où la contrepartie des efforts à accomplir devra être la justice sociale, une démocratie renouvelée et renforcée.

Aux efforts citoyens,
Ensemble bataillons
Marchons, marchons !
Que la justice
Imprime notre action

Un hymne à la gloire d’une France réconciliée.

Un brin de muguet nantais

A quelques minutes du début de nombreuses manifestations partout en France à l’occasion de ce 1er mai, le nantais de cœur que je suis a un brin de vague à l’âme. Jamais un 1er mai n’aura été tant convoité. Le Front national en avait déjà fait un rendez-vous entre deux tours d’élections en glissant du 8 mai (fête de Jeanne) au premier mai, sur fond d’anti-syndicalisme primaire. Cette fois, grande première, un président sortant, appelle les vrais travailleurs à se rassembler, en s’en prenant aux faux travailleurs que sont les représentants des salariés.

En humiliant ces derniers, ce sont tous les travailleurs qui sont humiliés. En s’en prenant aux syndicats, aux médias, aux corps intermédiaires, ce sont des millions de citoyens qui sont montrés du doigt par ce président qui a épousé le discours anti système du Front national. En instrumentalisant le 1er mai, c’est un coup dur qu’il porte à la démocratie.

A tous les acteurs de lien social, de paix sociale, à tous les acteurs de vivre ensemble, je vous offre quelques brins de muguet nantais, symbole de renouveau, de printemps d’une démocratie à reconstruire. A très vite dans un prochain billet, mes camarades m’attendent.