10 mai 1981, François Mitterrand est élu président de la République française, en s’appuyant sur l’Union de la Gauche et un programme commun de gouvernement. 10, mai 2016, 35 ans plus tard, jour pour jour, le passage de la loi El-Khomry passe en force à l’Assemblée nationale au prix d’un 49.3 qui consacre la fracture au sein de la gauche.
Le travail, objet par nature, par construction ou par essence même, de la responsabilité des premiers acteurs concernés, les travailleurs, les salariés et leurs représentants, et les entreprises et leurs représentants employeurs, est devenu un objet d’instrumentation politique, de jeu tacticien et politicien, manipulé par des décideurs, loin, parfois très loin des réalités du travail, de celles et ceux qui le font, au quotidien. Comment a-t-on pu en arriver là ? Comment expliquer, bien au-delà de la fracture au sein d’un parti et d’un exécutif, une telle incohérence. Faut-il encore qu’ils s’occupent de ces choses-là, si sérieuses ?
Parmi ceux que l’on qualifie encore de partenaires sociaux, ceux qui ont pris la responsabilité de refuser l’obstacle de la négociation collective, de la modernisation du marché du travail et qui s’en remettent en permanence à l’Etat et au politique, pour demander ensuite le retrait d’un projet de loi ou ceux qui préfèrent l’affrontement politique, idéologique, la surenchère permanente et le gémissement, au dialogue social, portent une lourde responsabilité dans cet échec cuisant. Voudront-ils bien demain enfin s’occuper sérieusement de ces questions, par le dialogue et le compromis, au plus proche des réalités de ceux qu’ils sont censés représenter ?
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