Un entretien avec François Chérèque, Secrétaire général CFDT
La CFDT est attachée à l’esprit originel du statut de la fonction publique : ce dernier doit permettre aux fonctionnaires de remplir leurs missions en restant indépendants, et donner aux usagers l’assurance d’avoir une fonction publique de grande qualité.
Dans la fonction publique par ailleurs, le dialogue social est trop embryonnaire : l’Etat employeur décide mais ne négocie pas. Les élections du 20 octobre 2011, fondées pour la première fois sur une logique de représentativité, peuvent donc apporter un vrai changement culturel, encouragé par la confédération.
Avec la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) et le principe du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, l’activité des fonctionnaires semble essentiellement perçue actuellement comme un centre de coûts à réduire. Le principe du service à rendre à la population (dans le cas de l’hôpital par exemple) ou à la nation (les impôts par exemple), est laissé de côté. On s’imagine bien les lourdes conséquences que peut avoir cette manière de penser sur les agents…
Dans un tel contexte, la situation est évidemment très compliquée pour les cadres. Le cadre est sommé de mettre en oeuvre une politique en contradiction parfois avec son éthique et son sens du service public. Il doit transmettre et imposer des ordres qu’il ne partage pas forcément.
La CFDT se prononce fermement pour un maintien du statut. Elle se prononce même pour un retour aux sources de la signification du statut. Pour le justifier face aux attaques nombreuses dont il est aujourd’hui la cible, il est impératif de rappeler que le statut n’est pas un avantage acquis, que certains souhaitent supprimer, mais une protection indispensable qui permet aux agents qui travaillent au nom de l’État pour le service de tous, de mener à bien leurs missions.
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