Où en est le dialogue social territorial ? D’après l’Institut national des études territoriales, celui-ci se dégrade « traduisant en cela la montée de la violence dans les rapports sociaux, certains DRH se plaignant de nouveaux modes d’action syndicaux de plus en plus offensifs ». Pour ne pas rester sur ce constat négatif, un débat - sous l’égide de l’Inet - entre DRH et représentants syndicaux a permis d’échanger et de s’expliquer pour mieux se comprendre. Il est apparu que les divergences naissent de trois facteurs : la légitimité des acteurs, le contenu de la négociation et la reconnaissance des parcours syndicaux.
- La légitimité des acteurs : les DRH ne reconnaissent pas toujours la légitimité et la représentativité des représentants syndicaux pourtant élus ou mandatés. De leur côté, les syndicalistes pour certains, récusent la légitimité des DRH et s’adressent directement aux élus. Le dialogue social dans un tel contexte est évidemment compromis.
- Le contenu de la négociation et le temps nécessaire à son déroulement ne sont pas appréhendés de la même façon par les protagonistes. L’organisation du travail en cause dans la majorité des questions évoquées dans les débats des IRP n’est pas un objet de négociation avec les DRH. Il manque souvent un lien avec les cadres de proximité.
- Le syndicalisme est souvent toléré mais n’est pas reconnu comme un acteur de la démocratie dans la collectivité. Le parcours professionnel des militants est alors chaotique créant de part et d’autre des ressentiments.
Pour la CFDT, le dialogue social représente une richesse qui permet d’accompagner la nécessaire évolution des services publics dans l’intérêt de tous. Il nécessite que le mandat des acteurs soit clair et que les responsabilités de chacun soient respectées. C’est particulièrement vrai dans les collectivités territoriales où les interférences politiques peuvent facilement s’inviter dans le débat si chacun ne reste pas dans son rôle. La municipalité des Suresnes, par exemple, a mis en place une charte de reconnaissance du parcours syndical. Pour la CFDT, l’accompagnement du parcours professionnel des militants est une nécessité : suivi des carrières et validation des acquis de l’expérience (VAE) pour les militants, valorisation de l’action syndicale. Et sensibilisation des managers de proximité confrontés aux décharges de service. Dans un contexte de remise en cause des services publics, la réussite du dialogue social s’avère encore plus incontournable pour tous les acteurs.
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