Le syndicalisme a une histoire singulière avec l’organisation du travail, cette « prérogative patronale » dans un univers de production industrielle de masse. Le travail a profondément changé dans une économie de production immatérielle, où les prescripteurs sont multiples : clients, usagers, collègues, chef de projet, responsable hiérarchique, outils de gestion automatisée, autorités organisatrices, régulatrices, normalisatrices. Les technologies de l’information et de la communication ont ajouté la porosité des temps et des lieux de travail et transformé en profondeur les possibilités d’organiser le travail. La réponse syndicale d’hier est-elle encore adaptée ? Les contre-pouvoirs d’hier sont-ils toujours pertinents ?
La CFDT Cadres entend bien poursuivre cette réflexion avec les chercheurs, les scientifiques, les partenaires de l’Observatoire des cadres. En repartant du travail, des compétences, des métiers, des identités professionnelles, le syndicalisme est invité à apporter des réponses de proximité, des services professionnels, à reconquérir du pouvoir d’organisation. Une autre forme peut-être de contre-pouvoir, de proximité faisant large place au professionnel, aux communautés professionnelles, sans jamais faire abstraction pour autant de l’intérêt général.Les cadres sont en première ligne des choix de gestion et d’organisation. Si de surcroît, ils sont adhérents à la CFDT, nul doute qu’ils ont un rôle clé à jouer pour que notre syndicalisme reprenne petit à petit du pouvoir sur l’organisation et ne surtout pas laisser les employeurs seuls sur ce terrain aussi sensible et stratégique. La bataille de la représentativité se jouera dans la proximité avec les salariés et donc avec le travail et la façon de l’organiser. Il faut savoir ce que l’on veut !
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