Henri Proglio remet au devant de la scène la question de la rémunération des dirigeants. Une double casquette qui justifierait un double salaire que Christine Lagarde avait dans un premier temps refusé. Volte face cette semaine, en expliquant que le cumul à hauteur de 2,05 millions d’euros (soit 450 K€ de plus tout de même que la rémunération précédente (augmentation dit en passant, sans commune mesure avec celles des autres employés) reste inférieur à la moyenne des patrons français (3,6 millions) et très loin derrière celle de Bernard Arnault (LVMH) à 16,8 millions d’euros.
Si Monsieur Proglio s’est octroyé un double salaire, force est de constater que ce gouvernement a joué un double jeu. Il joue également un double jeu en s’indignant d’un côté, comme pour marquer sa proximité avec le ressenti d’une grande majorité de citoyens qui trouvent cela indécent, et en maintenant, de l’autre, le bouclier fiscal.
Mais surtout, il fait un aveu d’impuissance, sa capacité d’indignation ne se transformant nullement en capacité d’action ; mais peut-il vraiment agir, plafonner les rémunérations comme le souhaitent certains ?
A défaut de pouvoir agir sur ce terrain, il pourrait créer par la loi les conditions d’une meilleure régulation et d’un meilleur équilibre des pouvoirs dans l’entreprise. En renforçant la place des représentants des salariés dans les conseils d’administrations et au sein de ceux-ci dans les comités des rémunérations. Cela doit être possible puisque vient d’être accepté son projet de loi de 40% de femmes dans les conseils d’administration. Décidément, quel double jeu.
Nos propositions en matière de gouvernance des entreprises n’ont jamais été autant d’actualité.
le meilleur équilibre du pouvoir dans les entreprises est une des clefs, cela pourrait éviter des situations ubuesques où le court terme est privilégié hors de toute notion de développement industriel et social.
Voir par exemple:
http://sauvonstdf.over-blog.com/article-comment-tuer-la-vache-a-lait--43385126.html
Rédigé par : Megahertz | jeudi 21 janvier 2010 à 19h23
Pour les cadres et autres salariés, pour les "grands patrons" et pour nos dirigeants politiques, il serait bien de banaliser cette pensée revenue à plusieurs reprises dans l'émission d'hier de "C dans l'air" sur France 5, "travailler moins pour travailler mieux !"
Rédigé par : Louis Andréys | vendredi 22 janvier 2010 à 09h50
Pourquoi ne pas revendiquer l'indexation des revenus des dirigeants sur les salaires des employés, avec un écart maximum entre le plus bas et le plus haut salaire ? Si le PDG veut gagner plus, il augmente tous ses salariés. C'est simple, lisible et donnerait un objectif aux dirigeants qui irait enfin dans le sens de l'intérêt des salariés.
Rédigé par : Vincent | lundi 25 janvier 2010 à 19h18
L'idée de Vincent a l'air sympa comme cela mais je vois un immédiat effet pervers: le dirigeant en question externalise les bas revenus et ne garde comme référence que les personnes les plus qualifiées voire les salariés de la holding... Les mesures administratives sont trop facilement tournées pour être efficaces.
Sur le fond de l'histoire Proglio, je pense personnellement que la rémunération n'est pas la chose la plus importante.
La grande question, c'est : est-ce que Proglio est à EDF pour fusionner cette entreprise avec Veolia Environnement?
Il avait annoncé la couleur mais curieusement l'attention des médias s'est polarisée sur les histoires de sous et pas sur les question de mécano industriel.
Le rapprochement entre un groupe d'origine publique, dont on dit volontiers qu'il est un État dans l'État, et un groupe privé puissant amène quand même à se poser un certain nombre de questions: quelle stratégie? quelle gouvernance? quelle responsabilité sociétale?
Rédigé par : Marino-elle | lundi 01 février 2010 à 11h00