Lu ce matin dans La Tribune. Accrochez-vous :
« La place des actionnaires est totalement différente de celle des salariés puisqu’ils reçoivent une rémunération incertaine, le profit. Autrement dit le profit est la rémunération de la prise de risque. Et c’est précisément pour cette raison que les décisions stratégiques doivent être prises par les actionnaires, c’est eux qui subiront les conséquences des choix stratégiques. Cette cohérence a déjà été mise à mal par les lois sur les participations des salariés au capital, aux bénéfices et aux décisions… Cette participation entraîne un mélange des genres préjudiciable au bon fonctionnement des entreprises. En effet, les propriétaires des entreprises ont pour priorité d’assurer la pérennité de leurs entreprises. Les salariés, quant à eux, sont beaucoup moins intéressés par la survie à long terme ; ils ont au contraire intérêt à maximiser leurs rémunérations à court terme. S’ils peuvent d’une manière ou d’une autre peser sur les décisions stratégiques, ils risquent donc de faire valoir une logique de rendement à court terme sur une logique de création de valeur à long terme » Vous imaginez de suite que ces propos sont ceux d’un patron ultra libéral ! Non, ce sont les propos de Pascal Salin.
Les salariés qui perdent leur emploi, leur épargne et ont toutes les difficultés à rebondir apprécieront. Il ne doit pas vivre sur la même planète que nous, tant il accumule de contre-vérités. Qu’un professeur émérite (émérite = qui a acquis une grande expérience par la pratique), chargé de former les futures élites puisse tenir un tel discours est profondément choquant pour nous qui sommes très attachés à ce levier qu’est la formation initiale des futurs décideurs pour un développement plus soutenable et plus équilibré.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.