"Take care", certes, il y a urgence à prendre soin. De la planète, des autres, des personnes en difficultés, de l’avenir de nos régimes de protection sociale, de retraite, etc., etc. Mais comment faire de sorte que cela ne reste pas un vœu pieux, un rêve, une utopie ? Comment en faire un projet politique mobilisateur, comment redonner du sens au mot solidarité ?
Un élément de réponse : Alain Ehrenberg (auteur de La société du Malaise) dans une interview au journal Le Monde du lundi 26 avril, apporte un éclairage intéressant. Pour dépasser la situation actuelle et redonner sens au mot solidarité, il préconise « une politique centrée sur la capacité d’agir des personnes et sur leur pouvoir de faire des choix personnels », un Yes, we can à la française, plutôt qu’une « société du care ». Un discours qui nous va bien et un article qui vaut le détour.
il n'y a pas si longtemps la CFDT Cadres évoquait la question du "prendre soin" dans la pratique managériale.
Alain E indique bien les dangers du "prendre soin" dans la considération unique et permanente que l'autre souffre et donc qu'il faudrait le soigner.
La métaphore du jardinier peut être utile : ce n'est pas en tirant dessus que le poireau grandira plus vite. Par contre le jardinier s'occupe du reste.
Rédigé par : laumah | jeudi 29 avril 2010 à 10h52
J'apprécie ce billet très juste et plein de bon sens. Il s'agit effectivement de trouver comment au quotidien dans et hors des entreprises, dans l'action publique etc ... on aide effectivement les individus à utiliser ce qu'ils ont de meilleurs en eux-même, un peu comme si on amenait chacun à mettre en marche son moteur interne de détection de ses propres savoirs et compétences. Et tout le monde et chacun en est doté ! Ce que Alain Ehrenberg dit très bien : "il s'agit d'aider les gens à s'aider eux-mêmes, les rendre capables de saisir des opportunités en les aidant à entrer dans la compétition (avec) une politique de l'autonomie, c'est-à-dire une politique centrée sur la capacité d'agir des personnes et sur leur pouvoir de faire des choix personnels".
Au lieu de ça, ce concept du "care" ressemble au "paradis terrestre" chrétien ou au "matin du grand soir" marxiste ! Alors qu'il s'agit par des choix, des règles, du droit, des engagements politiques, économiques et sociaux de réguler la vie sociale et de faire en sorte que chaque individu puisse exprimer et développer ce qu'il a de meilleur en lui. C'est à ce prix que les individus comme les sociétés progressent.
Rédigé par : Hervé Jégouzo | jeudi 29 avril 2010 à 17h39