Surement pas mon ami Jean-Philippe, patron d’une TPE d’une trentaine de salariés dans le secteur high-tech en région Pays de la Loire. C’est tout ce qu’il aurait souhaité mais qui n’est jamais arrivé. Et pourtant, l’activité de son entreprise est des plus innovantes et s’appuie sur une stratégie de niche (la modélisation de systèmes complexes et l’ingénierie des ponts sémantiques), elle crée de l’emploi, fait vivre des partenariats avec des laboratoires de recherche, prend sa place dans un pôle de compétitivité. Que faut-il faire de plus pour être soutenu, accompagné financièrement dans sa croissance et son développement ?
Au moment clé d’un changement de braquet conditionnant la signature d’un gros contrat de partenariat avec un géant de l’informatique, les capitaux font défaut du côté des relais financiers de l’Etat, du côté des banquiers, plus frileux que jamais (on doit approcher d’une période de glaciation) et même du private equity, sans doute aussi refroidi par de moindres rendements financiers. Le monde à l’envers. De quoi nourrir un peu d’angoisse mêlée d’amertume quand dans le même temps, les lobbies de quelques fauves du CAC 40 ont raflé la mise des aides gouvernementales, quand ce n’est pas bénéficié de crédit impôt recherche sans exigence de contrepartie sur la création de richesses et d’emploi. Cela commence à friser le scandale.
Je m’interroge à partir de cet exemple sur la qualité et la pertinence des relais financiers et des soutiens aux investissements. Puisque les acteurs classiques n’osent plus ou ne prennent pas ou plus de risques, n’est-ce pas du côté du puissant partenaire intéressé par la technologie de cette TPE qu’il convient de trouver le levier de financement d’une augmentation de capital et d’accompagnement de croissance. Tout le contraire bien sûr d’une OPA hostile, avec un retour sur investissement ne reposant pas exclusivement sur une logique purement financière comme pour un LBO par exemple, mais bien sur une compétitivité accrue et hors coût, liée à la création de produits et services innovants, de métiers émergents et donc de richesse et d’emploi. Une autre approche du gagnant – gagnant, inscrit dans une relation durable, un développement soutenable.
Il est décidément grand temps de passer des Etats Généraux aux actions particulières et pertinentes dans l’intérêt de toute la société et pas de quelques-uns.
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