La CFDT avec les cadres publics. www.cadresFP.fr

J’ai été cadre dans le privé et je n’avais aucun problème à évaluer mes collaborateurs, je suis désormais cadre dans le public et à chaque évaluation, c’est le psychodrame !

Comment expliquer cela ? Position du cadre non valorisée ?

Réponse CFDT. L’évaluation- notation  telle qu’elle se pratique dans les fonctions publiques n’est pas un outil de GRH et les cadres n’ont souvent aucune formation pour en  faire un vrai entretien professionnel. Dans la fonction publique, l’évaluation-notation, reste un exercice contraint parce que mécanique, sans critères d’évaluation de reconnaissance du travail accompli, de valorisation des parcours professionnels. Des méthodes du privé prises par ci par là  qui viennent s’immiscer dans un contexte lissé, sans réelles marge de manœuvre pour le cadre évaluateur. C’est loin d’être un moment privilégié. D’où le paradoxe de cet exercice qui vire au psychodrame et met en souffrance agents et cadres durant cette période...

La reconnaissance vient des collègues, de la hiérarchie et des usagers

Dans un environnement ressenti comme dégradé dans de nombreux secteurs des fonctions publiques, cette reconnaissance tant de la part des collègues, de la hiérarchie mais aussi dans une moindre mesure des usagers, est probablement l’un des facteurs qui permet de « tenir le coup ».

A contrario, des compétences non reconnues par la hiérarchie et/ou les collègues contribuent à renforcer le sentiment d’isolement : les répondants qui considèrent que leurs compétences ne sont pas reconnues de leur hiérarchie représentent 63% des cadres interrogés qui déclarent se sentir isolés et sans espace de dialogue. A l’inverse, parmi les 32% de répondants qui déclarent ne pas se sentir isolés, ils sont 80% à voir leurs compétences reconnues par leur hiérarchie et 83% par leurs collègues.

> La parole aux A !

Comment concilier le sens de l'intérêt général et les décisions prises in fine trop souvent éloignées de l'intérêt et de l'éthique personnelle des cadres ?

Plus concrètement les cadres ont-ils réellement les moyens de résister voire de dire non lorsqu'ils l'estiment nécessaire ?

Réponse CFDT. Seuls, probablement pas ! et c’est là tout l’intérêt du syndicalisme : faire une analyse collective des situations et ensemble décider lorsque la situation l’exige de faire valoir son droit de retrait. Francois Chérèque a répondu lors de la table ronde en parlant de désobéissance civile et de primauté de l’action collective. Jean-Paul Bouchet le 5 avril a précisé que le cadre n’est pas un héros à lui tout seul et qu’il ne doit pas  tout assumer.

> Toutes les Questions / Réponses

Ne nous dirigeons-nous pas vers un mode de fonctionnement où la procédure administrative devient la fin en soi et non plus un moyen de remplir les missions de service public ?

Réponse CFDT. Une utilisation sans discernement des nouvelles technologies couplée à une imitation sans réserves de certaines méthodes de l’entreprise privée conduit effectivement à définir pour tout des procédures qui ne tiennent plus compte de l’objectif final ou du « client final ».

> Toutes les Questions / Réponses

La grogne des cadres publics

Alors qu'Acteurs publics pointe "la grogne salariale des cadres publics", l'enquête CFDT monte en charge avecNotes plus de 6000 réponses détaillées et qualitatives...  La quasi-totalité des cadres juge comme important de bénéficier d’une formation continue durant leur carrière. Mais seulement 57% d’entre eux la considère comme adaptée à leurs besoins. Préoccupant  : plus de la moitié est en attente d’une formation en terme d’accompagnement à la conduite du changement et de pilotage des équipes.

Une crise de confiance

Malmenés par des réformes qu'il leur faut mettre en œuvre mais dont ils ne saisissent pas le sens, les cadres sont ignorés dans les consultations préalables, et dépossédés d'une partie des missions qui leur étaient traditionnellement dévolues au profit de cabinets de consultants privés.
Cette déstabilisation de leur travail est accentuée par le manque de considération de leurs employeurs : salaires en panne, promotions internes souvent réduites à peau de chagrin du fait de la réduction des effectifs, valse inquiétante au gré des suppressions d'emploi, des réorganisations hâtivement menées ou de délit de mauvaise pensée.
Face à cette situation intolérable, la CFDT veut donner la parole aux cadres sur leurs conditions de travail, sur leur parcours professionnel et sur leurs attentes. C'est pourquoi elle lance une enquête d'une ampleur exceptionnelle en direction des cadres de la Fonction publique de l'État, de la Fonction publique territoriale et de la Fonction publique hospitalière.