Systémique, ce mot qui fait peur au gouvernement et à certaines organisations pour qualifier une incontournable mise à plat de notre système de retraites, sauf à tuer le système lui-même.
OK, changeons de terme mais lequel choisir ? Paramétrique ? La France a déjà donné et les ajustements successifs n’ont pas suffi à sauvegarder les équilibres des régimes, ni à réduire de manière significative les inégalités, principalement entre les femmes et les hommes. Quelle serait donc la bonne approche ? Celle préconisée par le rapport Moreau remis au Premier Ministre avant la Conférence sociale ? Rien n’est moins sûr. Le politique choisira t’il les morceaux qui vont bien ou plutôt ceux qui ne font pas trop mal, socialement acceptables par les organisations qui ne souhaitent pas de réformes et revendiquent le statut quo ?
Si tel est le cas, il n’y aura pas de quoi rassurer les générations de futurs retraités qui constateront réforme après réforme que les déséquilibres et inégalités sont toujours là et douteront de plus en plus dans notre système par répartition. De quoi alimenter de vraies peurs. Plus que le choix des mots, le choix des actes : entre timidité récurrente avec son ennemi public n°1, le temps et le courage politique de corriger en profondeur les déséquilibres et les inégalités. A suivre !
Une réforme systémique est vivement souhaitable. Notre système ne permet plus aujourd'hui de faire une nième réformette cosmétique. Toute la base de notre système de retraite repose sur une situation au lendemain de la guerre. Aujourd'hui tout a changé : démographie, espérance de vie, pyramide des âges, part du travail dans le PIB, société... Tous les dirigeants du passé ont été aveugles ou pire, irresponsables, en ne faisant jamais évoluer notre système en l'adaptant, à mesure que les conditions changeaient. Maintenant que nous allons dans le mur, il vaudrait largement mieux construire une route qui l'éviterait.
Rédigé par : Eric Rosier | jeudi 11 juillet 2013 à 17h12