Des experts ne voient pas de contradiction entre délocalisation de services informatiques et maintien d’une puissante industrie informatique dans les pays occidentaux. Leur argumentaire s’articule autour de la division industrielle du travail entre conception et développement mais aussi du déficit de cadres compétents en Europe et dans les pays occidentaux. Cela est il durable ?
La montée en puissance et en compétences des ingénieurs dans les pays d'accueil ne risque t’elle pas de fragiliser cet équilibre ? Cet équilibre peut-il être maintenu tant que le marché continue à croître et qu’il reste des marchés à conquérir ? Cette analyse rejoint celle que nous avions effectuée à l’occasion du projet syndical européen "making offshore and outsourcing sustainable", dont toutes les productions figurent sur le site www.moos.project.be. Mais à l’horizon 2015 - 2020, ces analyses sont-elles toujours pertinentes ? N’allons-nous pas observer des effets de seuils ?
Le scénario de persistance de la division industrielle du travail est déjà fortement questionné et à cet horizon, il y a fort à parier qu’il sera plus que mis à mal. La montée en puissance du cloud computing et de la disponibilité de produits et composants serviciels en ligne nous interroge encore un peu plus sur les déterminants de la localisation des activités de conception, production et distribution. La numérisation a fait disparaître les frontières et abolit les distances. La qualité et l’efficacité du processus demandeur – producteur – consommateur pourrait bien redonner de la vigueur aux critères de proximité de besoins, de services, de valeurs mais aussi de proximité géographique au moment du choix de la localisation d’activité...
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.