L’été se termine et avec lui la période de congés pour une grande majorité de salariés. Repos, farniente, moments de convivialité en famille, entre amis, les congés sont le temps privilégié de la déconnexion, de la mise à distance des problèmes professionnels… à condition de mettre aussi à distance les outils de travail à distance : messageries, réseaux sociaux persos ou professionnels !
Plus qu’un droit à la déconnexion, il faut parler de devoir tant la tentation est grande. Un devoir pour soi d’abord mais aussi pour son entourage de proximité.
Un devoir qui ne disparaît pas avec la fin des congés. Vigilance oblige !
Entre cadres addictes accrochés à leurs "smart phones" et ceux qui coupent tout contact avec leur entreprise, il existe bien une myriade de situations personnelles sur lesquelles surfent les cadres vacanciers, et il n'est guère simple de déterminer s'il s'agit des effets d'un phénomène social configurant un nouvel homme moderne ou s'il ouvre à un devoir de vigilance et de résistance générale, face au développement incontrôlé de la connexion permanente.
Lié à l'attirance des (pas si) nouvelles technologies de l'information, considérées au delà de leur utilité sociale et professionnelle comme le nouveau jouet du cadre moderne,à la recherche de technicité la plus avancée et du dernier modèle de tablette,il fait bon tapoter entre enfants et baignades sur ses derniers e mails : la peur de l'éloignement du milieu professionnel (est-on si sûr de retrouver sa place?), le réflexe quasi conditionné de répondre rapidement à son manager pour prouver que, oui, nous sommes encore utiles même en vacances, en plein barbecue familial,pose son homme ; Il ne lui fait pas, pour autant,couper le fil à la patte qu'il ne cesse de tisser et de renforcer malgré lui.
A l'autre bout de la chaîne, le cadre heureux de couper tout contact, "sauf urgences déclarées" s'ouvre à la détente et à la nécessaire coupure qu'offrent, enfin, ces moments privilégiés dont on ne profite jamais assez: ouvrir les yeux, découvrir son environnement naturel et les joies de l'échange et s'en délecter....un beau programme en vérité.
Peu importe qu'il découvre des centaines de mails au retour d'une urgence forcément vitale ou qu'il ne réponde pas au chantage du management qui exige une disponibilité 24/24 7/7, les sécurités juridiques sont là et bien là ! Le forfait jour offre un cadre légal contraint d'horaires à respecter et les IRP doivent suivre sa mise en oeuvre pour en dénoncer et faire cesser les abus; les articles du code du travail propre au harcèlement moral quand il est porté atteinte aux droits du salarié, les clauses protectrices de l'avenant à votre contrat de télé travail..., autant de barrières qui se lèvent pour permettre au territoire de la vie personnelle de conserver son intégrité et de travailler avec allégresse.
Les militants CFDT cadres en savent quelque chose : Les plus belles chartes d'utilisation des tic's sont autant de trompes-l'oeil si leur efficience n'est pas mise à l'épreuve en permanence ,confrontées qu'elle doivent être aux pratiques managériales : alors oui, "vigilance" et résistance sont de mise !
Rédigé par : Pierre CHAVANNE | samedi 07 septembre 2013 à 19h49