''Changer de cap'', c’est l’appel de Thierry Lepaon adressé au Président de la République dans une lettre ouverte et solennelle. Extraits : ''pour les salariés, rien n’a changé dans leur vie au travail…le décalage est immense entre les attentes des salariés et les réponses politiques apportées…la prochaine conférence sociale doit porter sur l’augmentation des salaires et du pouvoir d’achat, l’emploi, la politique industrielle, les services publics, une protection sociale de haut niveau, les droits à la retraite…le Président est au pied du mur, ou c’est un changement de cap ou il renonce à la feuille de route, celle du changement''.
Le leader de la CGT s’en remet à un Etat-Providence, un Etat qui sait ce qui est bon pour les salariés. Mais, malheureusement, un Etat affaibli tant les marges de manœuvre sont étroites, tant son pouvoir réel d’action est limité sur le terrain de l’emploi, de la vie au travail. Une telle posture ne peut que renforcer la désillusion des Français et faire le jeu des extrêmes, comme il le condamne par ailleurs.
Elle marque aussi un aveu d’impuissance, en s’en remettant en permanence et totalement au politique, au détriment de l’engagement des partenaires sociaux : que font les employeurs, que font certaines organisations syndicales pour préserver l’emploi ? Monsieur Lepaon, ce n’est pas le gouvernement avec la loi sur l’emploi qui divise les travailleurs et les organisations syndicales comme vous le prétendez, mais bien votre conception singulière d’un syndicalisme de la défense des intérêts des salariés et de la transformation sociale. Nous ne sommes pas un parti politique d’opposition mais une force de proposition et d’émancipation des salariés.
Au moment où vous adressiez cette lettre, un quotidien national reprenait une expression de Laurent Berger : ''je fais confiance aux équipes syndicales pour savoir ce qui est bon pour les salariés''. Une formule qui résume ce qui nous sépare. Vous rêvez d’un syndicalisme rassemblé, Monsieur Lepaon. Alors, il faudra changer de cap.
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